Ant. ad Communionem. Matth. 2, 2.
Vídimus stellam eius in Oriénte, et vénimus cum munéribus adoráre Dóminum.
J’avais, durant ma courte vie,
Scruté le ciel avec ardeur
Et je n’avais pas d’autre envie,
Pas d’autre désir en mon cœur
Que d’avoir l’œil touché des rais
De l’astre qui m’indiquerait
Où devait naître le Sauveur.
Le temps avançait à grands pas ;
Quant au ciel, il demeurait vide,
Et je pensais que le trépas
Par une nuit de veille aride
Et sans espoir serait venu
S’emparer de mon front chenu
Et de mes doigts creusés de rides.
Ô soir tant attendu ! Tu vins,
Tu parus, ô flamme nouvelle,
Tu t’allumas, ô feu divin,
Et mon œil fixé sur le ciel,
Je partis et n’eus d’autre soin
Que de suivre l’étoile au loin
Dans son voyage solennel.
Me voici devant Vous, mon Dieu,
La consolation de mes jours ;
Me voici, savant, riche, et vieux,
Et j’ose Vous rendre à mon tour
L’humble homme qui Vous est dû
Et l’encens, Enfant descendu
De Votre palais par amour.