Cérémonie de l'hommage

Communion – Épiphanie (Stances)


Ant. ad Communionem. Matth. 2, 2.
Vídimus stellam eius in Oriénte, et vénimus cum munéribus adoráre Dóminum.

Cérémonie de l'hommage
Cérémonie de l’hommage

J’avais, durant ma courte vie,
Scruté le ciel avec ardeur
Et je n’avais pas d’autre envie,
Pas d’autre désir en mon cœur
Que d’avoir l’œil touché des rais
De l’astre qui m’indiquerait
Où devait naître le Sauveur.

Le temps avançait à grands pas ;
Quant au ciel, il demeurait vide,
Et je pensais que le trépas
Par une nuit de veille aride
Et sans espoir serait venu
S’emparer de mon front chenu
Et de mes doigts creusés de rides.

Ô soir tant attendu ! Tu vins,
Tu parus, ô flamme nouvelle,
Tu t’allumas, ô feu divin,
Et mon œil fixé sur le ciel,
Je partis et n’eus d’autre soin
Que de suivre l’étoile au loin
Dans son voyage solennel.

Me voici devant Vous, mon Dieu,
La consolation de mes jours ;
Me voici, savant, riche, et vieux,
Et j’ose Vous rendre à mon tour
L’humble homme qui Vous est dû
Et l’encens, Enfant descendu
De Votre palais par amour.

 

Saint Pierre Canisius – Évangile (Messe In Medio) – Stances


Matth. 5, 13-19.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Vos estis sal terræ. Quod si sal evanúerit, in quo saliétur ? Ad níhilum valet ultra, nisi ut mittátur foras, et conculcétur ab homínibus. Vos estis lux mundi. Non potest cívitas abscóndi supra montem pósita. Neque accéndunt lucérnam, et ponunt eam sub módio, sed super candelábrum, ut lúceat ómnibus qui in domo sunt. Sic lúceat lux vestra coram homínibus, ut vídeant ópera vestra bona, et gloríficent Patrem vestrum, qui in cælis est. Nolíte putáre, quóniam veni sólvere legem aut prophétas : non veni sólvere, sed adimplére. Amen, quippe dico vobis, donec tránseat cælum et terra, iota unum aut unus apex non præteríbit a lege, donec ómnia fiant. Qui ergo solvent unum de mandátis istis mínimis, et docúerit sic hómines, mínimus vocábitur in regno cælórum : qui autem fécerit et docúerit, hic magnus vocábitur in regno cælórum.

Vous êtes le sel de la terre :
Si la saveur du sel se perd,
Avec quoi peut-on le saler ?
On le rejettera comme un peu de poussière
Que les passants viendront fouler.

Allume-t-on une chandelle
Quand les ténèbres s’amoncellent
Pour la recouvrir ? Non, mais on
La met au seul endroit où tous pourront jouir d’elle :
Au beau milieu de la maison.

Une cité sur une cîme,
Une ville toisant l’abîme,
Passera-t-elle inaperçue ?
On ne peut la cacher sans commettre un grand crime,
Sans tout raser de sous en sus.

Puisque vous êtes la lumière
Qui doit éclaire l’univers,
Resplendissez au nom de Dieu :
En voyant vos vertus, on louera votre Père
Qui règne à jamais dans les Cieux.

Non, Dieu ne M’a point fait venir
Dans le monde pour abolir
Un seul précepte de la loi,
Mais Je suis descendu pour en tout obéir
Et tout parfaire sur la croix.

Faites ce que Dieu vous commande
Et votre gloire sera grande ;
Enseignez toutes les nations :
Vous serez les premiers, par cette propagande,
Vous serez les premiers dans Sion.

Job - Léon Bonnat

Sit nomen Domini benedictum. – Stances #81


Job - Léon Bonnat
Job – Léon Bonnat

Bien loin de moi l’idée de me prendre pour Job ; n’empêche, se faire pirater son compte bancaire n’est jamais une chose agréable. En revanche, cela fait toujours une bonne leçon. C’est comme cela que je crois devoir voir la chose.

Dominus dedit, Dominus abstulit ; sicut Domino placuit, ita factum est. Sit nomen Domini benedictum.

Job, I, 21

Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris,
Béni soit le nom du Seigneur.

J’étais, voilà dix jours, un orgueilleux vainqueur,
Fier de m’être emparé d’un bien de peu de prix.
La sagesse du ciel, me voulant voir meilleur,
Décida sans tarder d’abaisser mon esprit.

Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris,
Béni soit le nom du Seigneur.

Au triomphe risible ont succédé les pleurs ;
Voilà des cris de joie, voici de tristes cris.
Ainsi l’homme toujours passe-t-il d’heure en heure,
Ainsi l’homme, fragile, en ce monde varie.

Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris,
Béni soit le nom du Seigneur.

Orgueil, infâme orgueil, abandonne mon cœur,
Ce cœur qui s’est bercé de tes sorcelleries ;
Que ton voile arraché m’apporte la lueur,
Et que le châtiment soit justement compris.

Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris,
Béni soit le nom du Seigneur.

Le Greco - Saint Pierre et saint Paul

Sanctis apostolis Petro et Paulo – Confiteor #5 – Stances #81


Le Greco - Saint Pierre et saint Paul
Le Greco – Saint Pierre et saint Paul

Invocation préliminaire

Ô saint Pierre, ô saint Paul, donnez-moi l’éloquence !
Je creuse ma cervelle et n’y découvre rien.
Je voudrais aux lecteurs offrir une défense
De ce Confiteor où je vois tant de bien,
Mais si je reste seul avec mes pauvres forces,
Vous savez mieux que moi que c’est peine perdue.
Je suis jeune, orgueilleux, je bombe trop le torse,
Mais que votre bonté soit sur moi répandue.

Poème

Pardon pour mes péchés et mes fautes sans nombre,
Ô Pierre, ô premier pape, apôtre des Hébreux,
Ô socle de l’Église à qui mon cœur trop sombre
A causé tant de fois des désordres affreux.

Au lointain descendant d’une race païenne,
Pardonnez, ô saint Paul, apôtre des Gentils ;
Vous m’avez apporté l’existence chrétienne :
Voyez ma contrition et mon cœur repenti.

Ô saint Pierre, ô saint Paul, colonnes de l’Église,
Ardents propagateurs du Nouveau Testament,
De la Nouvelle Alliance, absolvez mes traîtrises,
Et par amour pour Dieu soyez pour moi cléments.

Saint Jean-Baptiste par Jacopo del Casentino

Beato Ioanni Baptistæ – Confiteor #4 – Stances #80


Saint Jean-Baptiste par Jacopo del Casentino
Saint Jean-Baptiste par Jacopo del Casentino

Quatrième volet de notre série sur le Confiteor : l’invocation à saint Jean-Baptiste.

Le monde était dans l’ombre et l’homme avait rompu
Le lien qui l’unissait à son divin Auteur ;
Le diable triomphait, ou le croyait, repu
De larmes, de péchés, de crimes et de pleurs.

Mais Dieu ne laissa point l’homme dans l’abandon ;
Le Créateur aimait l’ingrate créature,
Il désirait déjà dispenser Son pardon
Et retourner vers Lui cette âme folle et dure.

Avec quelle patience Il restaura ce lien !
Voici, de siècle en siècle, en dépit des tempêtes,
Supérieurs aux guerriers, aux rois, aux magiciens,
La longue chaîne d’or des bienheureux prophètes.

D’Abraham à Moïse, Isaïe, Jérémie,
Et jusqu’au Précurseur, envoyés par le Père,
Ils proclamaient tout haut sous des yeux ennemis :
« Redressez vos chemins car voici la Lumière. »

Menaces et mépris, coups, trahisons, tourments,
Mais toujours habités par le Consolateur,
Rien ne les arrêta, et toujours, lentement,
Ils bâtirent le pont qui nous lient au Seigneur.

Et nous pécheurs, ce pont, nous le fragilisons,
Ou même, fous, ô fous ! le mettons en poussière ;
Un instant y suffit, et notre déraison
Fait voler en éclat l’ouvrage millénaire.

Au suprême prophète aussitôt demandons,
Parce que nos péchés lui font aussi du tort,
Qu’il veuille, à nous pécheurs, accorder le pardon,
Et nous guider toujours vers Celui qu’il adore.

Aurore

L’élévation – Stances #79


Après un silence de près de deux semaines (occupées par la Semaine Sainte, Pâques et le travail), me voici de retour avec un poème plus personnel que les précédents.

Le monde git dans l’ombre ; il attend, solitaire ;
Impatient, silencieux, dans la nuit il a froid ;
Écrasée de respect, cependant, que la terre
De hâte frémit toute à l’approche du Roy !

Soudain sont prononcées dans un léger murmure
Les cinq mots trois fois saints, les paroles sacrées ;
La cloche jette au ciel sa note heureuse et pure,
Le rideau de la nuit est soudain déchiré.

Voyez à l’horizon la montagne rougir ;
Mont chauve ou chevelu, derrière lui paraît
Un arc d’or qui blanchit, que l’on voit s’élargir,
Un cercle, un disque, un astre éblouissant de rais.

Deux mains portent au cieux la splendeur du soleil ;
Sous la voûte, il triomphe, il règne en souverain ;
Pâles, étoile et lune ensemble s’émerveillent ;
Devant l’éclat de l’or s’est effacé l’airain.

L’univers, à la fois d’allégresse et de crainte,
Frémit, tremble, aime, adore ; il renaît, il revit,
Il boit tous ses rayons, non sans pousser des plaintes,
S’en connaissant indigne, et cependant ravi.

Le voici donc, l’époux qu’attendait tant la terre !
Le voici, son seigneur, son seigneur amoureux,
Voici l’orbe du ciel qui, sublime mystère,
Ce feu qui s’offre au monde en rayons généreux !

Il redescend, enfin, mais ce n’est pas le soir ;
Qui tend vers lui sa bouche, adore et le reçoit,
Qui l’aime d’un cœur pur verra bientôt s’asseoir
Un soleil minuscule au plus profond de soi.

Le Christ en Croix

Vexilla Regis – Stances #78 – Liturgie #4 – Hymne #3


Le Christ en croix
Le Christ en croix

Il n’était pas possible d’achever ce Carême sans une adaptation du Vexilla Regis de saint Venance Fortunat, dont le vers le plus remarquable donne le titre de ce blogue. J’aurais voulu me tenir au plus près de ce texte admirable en employant la même métrique ; malheureusement, le manque de temps et la moindre concision de notre langue ne me l’a pas permis.

Note sur le texte : il existe plusieurs versions du Vexilla Regis ; je me suis fondé non sur le texte original, mais sur le texte liturgique, qui compte moins de strophes et quelques modifications notables.

Vexilla Regis prodeunt:
fulget Crucis mysterium,
qua vita mortem pertulit,
et morte vitam protulit.

Quae, vulnerata lanceae,
mucrone, diro, criminum
ut nos laveret sordibus,
manavit unda et sanguine.

Impleta sunt quae concinit
David fideli carmine,
dicendo nationibus:
regnavit a ligno Deus.

Arbor decora et fulgida,
ornata Regis purpura,
electa digno stipite
tam sancta membra tangere.

Beata, cuius brachiis
pretium pependit saeculi:
statera facta corporis,
praedam tulitque tartari.

O Crux ave, spes unica !
hoc Passionis tempore,
piis adauge gratiam,
reisque dele crimina.

Te, fons salutis Trinitas,
collaudet omnis spiritus:
quibus Crucis victoriam
largiris, adde praemium. Amen.

Voyez venir vers nous les étendards du Roy,
Et voyez resplendir la mystérieuse Croix :
C’est la Vie qui du bois est tombée dans la mort,
Et c’est de cette mort qu’à jamais la vie sort.

Percé par une lance en un dernier assaut,
Du côté du Seigneur un rouge et blanc ruisseau,
Ru pur et plein d’amour qui coule sur le monde
Qui lave nos péchés et nos fautes immondes.

Ce qui jusqu’à ce jour demeurait imprécis,
Et sous le voile saint d’antiques prophéties,
Ce que David chanta devint clair à cette heure :
« Sur un trône de bois règnera le Seigneur. »

Oh, quel arbre sans prix, quel arbre merveilleux,
Revêtu de la pourpre, et de celle de Dieu !
Lui qu’on a jugé digne entre toutes les souches
Qu’il serve cet Agneau, qu’il le porte et le touche !

Ô bienheureuse Croix dont les immenses bras
Ont porté ce que l’homme a fait, fait et fera,
Ô Croix, toi qui soutins la très sainte Victime
Qui ravit l’homme au diable et racheta nos crimes.

Ô Croix, seule espérance, ô Croix, je te salue !
Ô Croix, source de vie, servante du Salut,
En ces temps douloureux, fais croître en nous la grâce,
Et de la moindre faute, efface toute trace.

Fontaine de Salut, ô Sainte Trinité,
Que tout être Vous loue sans jamais s’arrêter ;
Vous nous avez donné par la Croix la victoire :
Accordez nous son fruit, donnez-nous de Vous voir.

Saint Venance Fortunat lisant ses poèmes à sainte Radegonde

Crux benedicta nitet – Stances #77 – Liturgie #4 – Hymne #2


Saint Venance Fortunat lisant ses poèmes à sainte Radegonde
Saint Venance Fortunat lisant ses poèmes à sainte Radegonde

En faisant quelques recherches sur ce poème, j’ai découvert que Dom Guéranger le note comme l’hymne chantée habituellement au Vêpres du dimanche de la Passion. Heureuse coïncidence ! Voici donc une hymne de saint Venance Fortunat, moins connue que le Vexilla Regis, mais non moins intéressante, consacrée au saint arbre de la Croix.

Crux benedicta nitet, Dominus qua carne pependit,
Atque cruore suo vulnera nostra lavit ;
Mitis amore pio pro nobis victima factus,
Traxit ab ore lupi qua sacer agnus oves ;
Transfixis palmis ubi mundum a clade redemit,
Atque suo clausit funere mortis iter.
Hic manus illa fuit clavis confixa cruentis,
Quae eripuit Paulum crimine, morte Petrum.
Fertilitate potens, O dulce et nobile lignum,
Quando tuis ramis tam nova poma geris ;
Cuius odore novo defuncta cadavera surgunt,
Et redeunt vitae qui caruere die ;
Nullum uret aestus sub frondibus arboris huius,
Luna nec in nocte, sol neque meridie.
Tu plantata micas, secus est ubi cursus aquarum,
Spargis et ornatas flore recente comas.
Appensa est vitis inter tua brachia, de qua
Dulcia sanguine vina rubore fluunt.

Croix sainte, Croix bénie, ô Croix, comme tu brilles,
Toi qui de Dieu portas la Chair, sainte guenille,
Toi sur qui ruissela ce Sang qui nous lava,
Toi sur qui le Seigneur, prostré, nous releva.

Par quel profond amour s’offrit-Il en victime
Pour sauver l’enfant d’Ève et racheter ses crimes !
Voici : l’Agneau divin et transpercé de clous
Arrache les brebis à la gueule du loup.

Accroché sur le bois, Il libère le monde
Qui tombait dans le gouffre où Son absence gronde,
Et trépassant pour nous, il referme le pas
Du trépas, afin que l’homme n’y passe pas.

Voyez l’illustre main, cette main innocente,
Cette main transpercée d’une pointe sanglante :
Voyez-la tirer Paul des fureurs meurtrières,
Voyez-la de la mort tirer vers elle Pierre.

Arbre sec, mais fécond, ô doux et noble bois
Qui dans l’obscurité pour les hommes flamboie,
Je loue sans me lasser tes grands et lourds rameaux
Qui portent le seul fruit qui guérit tous nos maux.

Tu répands ton parfum, et sur toute la terre
Les cadavres puants sortent du cimetière ;
Eux qui, raides, gisaient dans l’ombre de la nuit,
Ils vivent de nouveau quand tu les éblouis.

Oh, quel astre pourrait avoir assez de flammes
Pour calciner celui qui aura mis son âme
Sous cette frondaison, cette fraîche ramée
Qu’a tressée ce Seigneur qui nous a tant aimés ?

Arbre du seul salut, ô Croix universelle,
Arbre pur et sacré qui sans cesse étincelles,
Ta chevelure d’or se répand en tous lieux
Et verse mille fleurs qui fleurent le bon Dieu.

Le fruit neuf de la vie pend à tes longues branches,
Fruit si gros et si lourd qu’elles tremblent et penchent ;
Venez boire le vin, ce rouge et riche vin
Qui s’écoule, ce sang d’un Dieu qui pour nous vint.

Ad te reversis exhibe remissionis gratiam

Audi benigne Conditor – Hymne #1 – Stances #76 – Liturgie #3


Ad te reversis exhibe remissionis gratiam
Ad te reversis exhibe remissionis gratiam

On chante aux Vêpres, tout au long du Carême, une hymne de saint Grégoire le Grand dont je vous propose ici une adaptation en vers français. J’en profite pour vous annoncer qu’à partir de cette semaine, et ce jusque vers début juillet, pour des raisons personnelles, je ne pourrai pas tenir le blogue quotidiennement. La parution sera désormais hebdomadaire jusqu’à cette date. Je me confie également à vos prières : si vous pouviez dire un Ave Maria pour moi, j’en serais déjà très heureux. Merci d’avance.

Audi benigne Conditor,
nostras preces cum fletibus,
sacrata in abstinentia
fusas quadragenaria.

Scrutator alme cordium,
infirma tu scis virium;
ad te reversis exhibe
remissionis gratiam.

Multum quidem peccavimus,
sed parce confitentibus,
tuique laude nominis
confer medelam languidis.

Sic corpus extra conteri
dona per abstinentiam,
ieiunet ut mens sobria
a labe prorsus criminum.

Praesta, beata Trinitas,
concede, simplex Unitas,
ut fructuosa sint tuis
haec parcitatis munera. Amen.

Ô Créateur plein de bonté,
Voyez Vos enfants sangloter
Et, dans le jeûne du Carême,
Implorer leur Juge suprême.

Doux érudit du cœur humain,
Vous le savez faible en chemin ;
Malgré son manque de mérite,
Pardonnez à l’âme contrite.

Nous avons péché contre Vous,
Mais à tout homme qui l’avoue,
Veuillez remettre en Votre honneur
Le médicament salvateur.

Si brisé par la privation,
Notre corps fait sa soumission,
Qu’à son tour se prive notre âme
De la faute et de Votre blâme.

Veuillez, très sainte Trinité,
Daignez, seule Divinité,
Donner des fruits perpétuels
Pour le jeûne de Vos fidèles.
Amen.

La Dormition de la Sainte Vierge (Abbaye de Fécamp)

Christe > gloria – Stabat Mater #10 (et fin) – Stances #82


La Dormition de la Sainte Vierge (Abbaye de Fécamp)
La Dormition de la Sainte Vierge (Abbaye de Fécamp)

Christe, cum sit hinc exire,
da per Matrem me venire
ad palmam victoriae.

Quando corpus morietur,
fac ut animæ donetur
Paradisi gloria.

Ô Christ, quand sonnera l’heure ultime et fatale,
Que la Vierge, vers Vous, me guide loin du mal,
M’arrache au nombre des maudits !

Et quand ma pauvre chair cherra dans le cadavre,
Conduisez mon esprit vers les célestes havres,
Vers la gloire du Paradis !

Tympan de la cathédrale d'Autun

Fac > judicii – Stabat Mater #8 – Stances #81


Tympan de la cathédrale d'Autun
Tympan de la cathédrale d’Autun

Fac me plagis vulnerari,
fac me cruce inebriari,
et cruore Filii.

Flammis ne urar succensus
per te Virgo, sim defensus
in die judicii.

Que ma trop tendre chair reçoive Ses blessures,
Que je sois enivré de Son sang saint et pur,
Qu’à mon tour, je porte la Croix.

Ne me laissez point choir, ô Mère, dans les flammes !
Soyez mon avocate et défendez mon âme
Au jour où jugera le Roy.

Jésus au Golgotha par Théophane le Crétois

Virgo > recolere – Stabat Mater #8 – Stances #80


Jésus au Golgotha - Simon de Cyrène aide Jésus à porter Sa croix - par Théophane le Crétois
Jésus au Golgotha par Théophane le Crétois

Virgo virginum præclara,
mihi iam non sis amara:
fac me tecum plangere.

Fac ut portem Christi mortem,
passionis fac consortem,
et plagas recolere.

Ô Mère bien aimée, ne me laissez pas choir :
Faites que de mes yeux, Vierge pleine de gloire,
Se répande un long chapelet.

Permettez que je porte, un peu, ce faix si lourd,
Et que, cette Passion, qu’Il souffrit par amour,
J’en reçoive aussi quelques plaies.

La Sainte Vierge et Saint Jean au pied de la Croix

Fac > desidero – Stabat Mater #6 – Stances #79


La Sainte Vierge et Saint Jean au pied de la Croix
La Sainte Vierge et Saint Jean au pied de la Croix

Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolere,
donec ego vixero.

Iuxta crucem tecum stare,
et me tibi sociare
in planctu desidero.

Faites que tout en moi, cœur, esprit et corps, pleure
Pour votre Fils Jésus excédé de douleurs,
Aussi longtemps que je vivrai.

Je veux, dès aujourd’hui vous prendre pour modèle,
Rester, tout comme vous, près de la Croix, fidèle
Au seul Sauveur vivant et vrai.

La Sainte Mère pleurant pour son Fils

Sancta > divide – Stabat Mater #6 – Stances #78


La Sainte Mère pleurant pour son Fils
La Sainte Mère pleurant pour son Fils

Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
cordi meo valide.

Tui nati vulnerati,
tam dignati pro me pati,
pœnas mecum divide.

Oh, dans mon cœur plantez les clous et les épines
De Jésus crucifié, la Victime divine,
Mère qui pleuriez à genoux.

Accordez, je vous prie, de partager les peines
De Celui qui souffrit pour mes péchés, ô Reine,
Et Son trépas offrit pour nous.