Allelúia, allelúia. V/. Ps. 117, 16. Déxtera Dómini fecit virtútem : déxtera Dómini exaltávit me.
Allelúia. V/. Rom. 6, 9. Christus resúrgens ex mórtuis iam non móritur : mors illi ultra non dominábitur. Allelúia.
La droite du Seigneur a montré Sa puissance,
Ô douce joie !
Et la main du Seigneur des prodiges immenses :
Louons le Roy.
Il a tiré mon cœur des profondeurs du lac,
Sublime exploit !
Il a sauvé ma vie dans plus de mille attaques :
Ah, réjouis-toi !
L’Oint revenu des morts ne pourra plus mourir,
Mais sous Sa loi
Le trépas dépouillé de son funeste empire
Désormais ploie.
Ant. ad Communionem. Matth. 24,46-47.
Beátus servus, quem, cum vénerit dóminus, invénerit vigilántem : amen, dico vobis, super ómnia bona sua constítuet eum.
Celui que vous voyez est un homme puissant
Dont le creux de la main contient mille richesses,
Dont la parole est crainte et pleine de noblesse,
Et qu’un millier de rois écoute obéissant.
Son maître l’a choisi parmi ses serviteurs
Pour être le second et le maître après lui ;
On l’écoute le jour, on l’éveille la nuit,
Et c’est cet homme-ci qu’on consulte à toute heure.
Son maître avait, jadis, fait un voyage au loin ;
Revenu sous la lune, il trouve l’un qui dort,
Un autre disparu, un troisième ivre mort,
Et des biens du domaine, un seul avait pris soin.
Ant. ad Offertorium. Ps. 12, 4-5.
Illúmina óculos meos, ne umquam obdórmiam in morte : ne quando dicat inimícus meus : Præválui advérsus eum.
Jetez Votre lumière au fond de ma pupille
Pour que je voie mon cœur avec Vos yeux :
Celui qui voit un rêve, il titube, il vacille,
Il tombe mort ; ainsi fait l’orgueilleux.
Jetez Votre lumière, ô Dieu, Votre lumière,
Pour qu’on n’entende point, lorsque j’aurai vécu,
L’odieux ricanement du maudit adversaire
Disant : « Il est à moi. C’est moi qui l’ai vaincu. »
Graduale. Philipp. 2, 8-9.
Christus factus est pro nobis obœdiens usque ad mortem, mortem autem crucis. V/. Propter quod et Deus exaltávit illum : et dedit illi nomen, quod est super omne nomen.
Si le Christ s’abaissa par Son humble naissance,
Quelle suprême obéissance
Lorsqu’Il expira sur la croix,
La croix ! dont le nom seul nous fait trembler d’effroi !
Dieu vit que de Lui-même aux plus affreux supplices
S’était livré Son glorieux Fils,
Et Lui remit un nom plus grand,
Au-dessus de tous ceux qui sont au premier rang.
Allelúia, allelúia. V/. Eccli. 44, 14. Córpora Sanctórum in pace sepúlta sunt, et nómina eórum vivent in generatiónem et generatiónem. Allelúia.
Les corps des saints martyrs, brisés par les souffrances,
Reposent dans la paix.
L’Esprit qui les drapait
Les a mis dans les Cieux où, plein de déférence,
L’ange leur rend sans fin des honneurs mérités
Par une mort fidèle.
Les noms de ces modèles
Ne passeront jamais : ils ont l’éternité.
Ant. ad Introitum. Ps. 51, 10 et 11.
Ego autem, sicut olíva fructífera in domo Dómini, sperávi in misericórdia Dei mei : et exspectábo nomen tuum, quóniam bonum est ante conspéctum sanctórum tuorum.
Ps. Ibid., 3.
Quid gloriáris in malítia : qui potens es in iniquitáte ?
V/.Glória Patri.
Comme l’olivier qui pousse
Dans un jardin délicieux
Et qui croît sous la pluie douce
Que répand sur lui les cieux,
Ainsi mon âme déborde
D’un espoir qui n’est pas vain :
Descendez, miséricorde,
Et tombez, secours divins !
Ma bouche a reçu du Ciel
Le nom porteur du Salut :
Invoquez-le tous, fidèles,
Acclamez-le tous, élus !
Malheureux qui fais le mal,
Pourquoi te glorifies-tu ?
Car ta vie, semblable au pal,
Même avec lenteur, te tue.
Ant. ad Communionem. Sap. 3, 4, 5 et 6.
Et si coram homínibus torménta passi sunt, Deus tentávit eos : tamquam aurum in fornáce probávit eos, et quasi holocáusta accépit eos.
Ils ont souffert
Mille tourments :
Le feu, le fer,
Terriblement !
À Dieu le Père
Dans ces moments
Ils ont su plaire
Splendidement.
Ant. ad Communionem. Matth. 19, 28.
Vos, qui secúti estis me, sedébitis super sedes, iudicántes duódecim tribus Israël.
Vous qui M’avez suivi dans les tribulations,
Qui M’avez confessé jusqu’au seuil de la mort,
M’avez pris pour modèle, imité Ma Passion
Et lié librement au Seigneur votre sort,
Venez ! Vous qu’en Mon nom l’épée cruelle prend,
Prenez place et siégez sur un trône éternel.
Ô témoins morts pour Moi que le Ciel voit si grands,
C’est vous qui jugerez les tribus d’Israël.
Ant. ad Introitum. Ps. 69, 2-3.
Deus, in adiutórium meum inténde : Dómine, ad adiuvándum me festína : confundántur et revereántur inimíci mei, qui quærunt ánimam meam.
Ps. ibid., 4.
Avertántur retrórsum et erubéscant : qui cógitant mihi mala.
V/.Glória Patri.
À l’aide ! Venez, ô mon Dieu !
Hâtez-Vous de me secourir,
Hâtez-Vous car je vais mourir
Des coups d’un ennemi furieux !
Que du Ciel s’abatte la foudre
Sur celui qui veut mon trépas.
Que son espoir ne dure pas :
Seigneur, réduisez-le en poudre.
Ah, qu’il s’en retourne vaincu,
Comme un chien qui fuit à la hâte
La queue tremblante entre les pattes,
Et dont l’arrogance a vécu.
Ant. ad Communionem. Sap. 3, 1, 2 et 3.
Iustórum ánimæ in manu Dei sunt, et non tanget illos torméntum malítiae : visi sunt óculis insipiéntium mori : illi autem sunt in pace.
L’âme du juste est dans la main de Dieu,
Entre Ses doigts et sous Ses divins yeux.
Que peut lui faire
L’esprit damné qui règne sur l’enfer,
Qui se croit fort, et qui n’est qu’orgueilleux ?
L’homme insensé croit que le juste est mort :
Ignorant l’âme, il ne voit que le corps.
Esprit épais !
Tu ne vois point que le juste est en paix
Et que plus rien ne peut lui faire tort.
Ant. ad Introitum. Eccli. 44,15 et 14.
Sapiéntiam Sanctórum narrent pópuli, et laudes eórum núntiet ecclésia : nomina autem eórum vivent in sǽculum sǽculi.
Ps. 32, 1.
Exsultáte, iusti, in Dómino : rectos decet collaudátio.
V/.Glória Patri.
Ô peuples, proclamez la sagesse des Saints,
Et vous tous réunis pour proclamer leur gloire,
Entonnez la trompette et sonnez le buccin,
Faites donc résonner le chant de leur victoire !
Car leurs noms sont gravés sur la voûte des Cieux,
Brillent au firmament comme des astres d’or,
Et la tête penchée sur le côté de Dieu,
C’est pour l’éternité qu’ils ont vaincu la mort.
Justes, éclatez d’allégresse,
Car le Seigneur est votre joie.
Vers vous, ma louange se presse,
C’est vous que doit chanter ma voix.
Biographie des Saints Prime et Félicien
Lors de la persécution de Dioclétien et Maximien, ces deux frères furent mis tous les deux aux fers car ils professaient la religion chrétienne. Un ange délia leurs chaînes mais ils furent conduits devant le préteur : Félicien fut cloué par les pieds et les mains à un tronc d’arbre pendant trois jours, on versa du plomb fondu dans la bouche de Prime. Le préteur ordonna de les mener à l’amphithéâtre et de lâcher deux lions, lesquels, doux comme des agneaux, vinrent se coucher à leurs pieds. Le préteur fit alors décapiter les deux martyrs et jeter leurs corps aux chiens et aux oiseaux de proie qui les laissèrent intacts.
Secreta.
Réspice, Dómine, múnera supplicántis Ecclésiæ : et salúti credéntium perpétua sanctificatióne suménda concéde. Per Dóminum.
Voyez les aliments où Vous allez descendre,
Et voyez, ô Seigneur, l’Église qui Vous prie ;
C’est de Vous qu’elle veut toujours être nourrie,
Mais, humble, sur sa tête elle a versé des cendres.
Recevons, ô chrétiens, avec un pur esprit
Le seul Pain nourrissant, plus précieux qu’un trésor !
Puissions-nous Le manger sans encourir la mort
Et L’accueillir en nous en connaissant Son prix.
Qu’Il vienne dans nos cœurs en venant dans nos corps,
Et loin de nous valoir la juste damnation,
Qu’Il nous offre les fruits de la riche Passion
Pour conduire ici-bas nos âmes vers le port.
Oratio.
Adsit nobis, quǽsumus, Dómine, virtus Spíritus Sancti : quæ et corda nostra cleménter expúrget, et ab ómnibus tueátur advérsis. Per Dóminum… in unitáte eiusdem.
Esprit plein de puissance, Esprit superbe et fort,
Demeurez en nos cœurs jusques à notre mort.
Sans doute, hélas, nos cœurs sont de pauvres réduits
Ignobles, poussiéreux et sales ;
Pourtant, Seigneur, venez car devant Vous s’enfuit
L’exécrable lèpre du mal.