Vexilla Regis – Stances #78 – Liturgie #4 – Hymne #3

Le Christ en croix
Le Christ en croix

Il n’était pas possible d’achever ce Carême sans une adaptation du Vexilla Regis de saint Venance Fortunat, dont le vers le plus remarquable donne le titre de ce blogue. J’aurais voulu me tenir au plus près de ce texte admirable en employant la même métrique ; malheureusement, le manque de temps et la moindre concision de notre langue ne me l’a pas permis.

Note sur le texte : il existe plusieurs versions du Vexilla Regis ; je me suis fondé non sur le texte original, mais sur le texte liturgique, qui compte moins de strophes et quelques modifications notables.

Vexilla Regis prodeunt:
fulget Crucis mysterium,
qua vita mortem pertulit,
et morte vitam protulit.

Quae, vulnerata lanceae,
mucrone, diro, criminum
ut nos laveret sordibus,
manavit unda et sanguine.

Impleta sunt quae concinit
David fideli carmine,
dicendo nationibus:
regnavit a ligno Deus.

Arbor decora et fulgida,
ornata Regis purpura,
electa digno stipite
tam sancta membra tangere.

Beata, cuius brachiis
pretium pependit saeculi:
statera facta corporis,
praedam tulitque tartari.

O Crux ave, spes unica !
hoc Passionis tempore,
piis adauge gratiam,
reisque dele crimina.

Te, fons salutis Trinitas,
collaudet omnis spiritus:
quibus Crucis victoriam
largiris, adde praemium. Amen.

Voyez venir vers nous les étendards du Roy,
Et voyez resplendir la mystérieuse Croix :
C’est la Vie qui du bois est tombée dans la mort,
Et c’est de cette mort qu’à jamais la vie sort.

Percé par une lance en un dernier assaut,
Du côté du Seigneur un rouge et blanc ruisseau,
Ru pur et plein d’amour qui coule sur le monde
Qui lave nos péchés et nos fautes immondes.

Ce qui jusqu’à ce jour demeurait imprécis,
Et sous le voile saint d’antiques prophéties,
Ce que David chanta devint clair à cette heure :
« Sur un trône de bois règnera le Seigneur. »

Oh, quel arbre sans prix, quel arbre merveilleux,
Revêtu de la pourpre, et de celle de Dieu !
Lui qu’on a jugé digne entre toutes les souches
Qu’il serve cet Agneau, qu’il le porte et le touche !

Ô bienheureuse Croix dont les immenses bras
Ont porté ce que l’homme a fait, fait et fera,
Ô Croix, toi qui soutins la très sainte Victime
Qui ravit l’homme au diable et racheta nos crimes.

Ô Croix, seule espérance, ô Croix, je te salue !
Ô Croix, source de vie, servante du Salut,
En ces temps douloureux, fais croître en nous la grâce,
Et de la moindre faute, efface toute trace.

Fontaine de Salut, ô Sainte Trinité,
Que tout être Vous loue sans jamais s’arrêter ;
Vous nous avez donné par la Croix la victoire :
Accordez nous son fruit, donnez-nous de Vous voir.

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